Les élections en Afrique, c’est la lenteur dans la proclamation des résultats par les institutions officielles. Sauf que, quand internet et sa vitesse de diffusion des informations s’en mêle, ça donne ce qu’il se passe au Sénégal.
Après de nombreuses péripéties, les Sénégalais se sont rendus aux urnes ce dimanche 24 mars 2024 pour choisir leur président de la République. En d’autres temps, il aurait fallu attendre des jours, voire des semaines, pour connaitre les premières tendances.
Résultats publiés sur le web avant les organes officiels
Mais, à l’ère du numérique et d’internet, à peine les bureaux de vote ont-ils fermé que les représentants du candidat favori se sont mis à publier, via les réseaux sociaux, les premiers résultats issus des procès-verbaux, sans attendre la commission en charge des élections. La démarche a pour effet de prendre l’opinion publique à témoin, de mettre les organisateurs devant le fait accompli, d’éviter la manipulation des résultats, donc, de proclamer le vrai vainqueur issu de la volonté populaire.
Dans le cas du Sénégal, Diomaye Faye, le candidat du principal parti de l’opposition, revendique, à travers les plateformes numériques, Facebook et groupes WhatsApp, la victoire au premier tour avec un score « entre 57 et 58% ». Ce lundi 25 mars 2024, plusieurs journaux du Sénégal relaient, à leur tour, l’information. La question est : ces résultats seront-ils confirmés par les organisateurs officiels des élections ? C’est là toute la difficulté avec les informations piquées sur internet. C’est qu’elles inspirent des questionnements et des doutes.
Quelle crédibilité pour les informations publiées sur internet ?
Leur crédibilité est incertaine tant qu’une source officielle n’en donne pas la confirmation. « On veut bien croire que la victoire de Diomaye Faye est effective mais on ne sait pas ce que la Commission électorale dira. Vous savez, on est en Afrique, terre de fraudes électorales par excellence. Certes, le Sénégal reste un modèle de démocratie depuis plusieurs décennies, mais au regard des évènements qui ont précédé ces élections, on est dans l’expectative », analyse un spécialiste des élections en Afrique.
En attendant le dénouement final d’ici à la fin de la semaine, les partisans de l’alternance démocratique exultent au Sénégal. Les images et vidéos publiées sur la toile témoignent de leur soif de changement. Enfin, il est heureux de voir que le pouvoir sénégalais sortant n’ait pas interrompu intentionnellement internet à ce moment crucial de la vie du pays. Surtout que son candidat est en ballotage défavorable. Ce dont il ne s’était toutefois pas privé, il a moins d’un an, lors des manifestations contre la tentative de confiscation du pouvoir…
K. Bruno