Le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation était au Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), le jeudi 18 avril 2024, pour présenter sa stratégie de développement numérique.
Cette exigence fait suite à la crise de l’internet qui a suivi la rupture des câbles sous-marins de fibres optiques alimentant la Côte d’Ivoire le jeudi 14 mars 2024. Parmi les solutions alternatives envisagées par Ibrahim Khalil Konaté, la mise en orbite d’un satellite propre au pays afin de le rendre plus résilient et moins dépendant des câbles sous-marins.
Résilience internet par le satellite
La Côte d’Ivoire a donc tiré les leçons de la rupture des câbles sous-marins de fourniture d’internet, le 14 mars 2024. Le pays va désormais miser sur la solution satellitaire de fourniture d’internet. C’est que ces 2 dernières années, grâce aux recherches et innovations du géant mondial Starlink de l’entreprise SpaceX, l’accès internet par le satellite LEO s’est stabilisé et offre plus de fiabilité que le réseau de câbles sous-marins.
« Il faut que nous arrivions à lancer notre propre satellite », a déclaré le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation. Et d’assurer que son département y travaille depuis six mois : « C’est le 18 octobre 2023 que le président de la République a fixé le cap de la transition numérique comme un axe stratégique majeur de la transformation de l’économie ivoirienne ».
Son ambition étant de construire toute infrastructure susceptible de permettre aux Ivoiriens de disposer de l’internet haut débit partout en Côte d’Ivoire, et de stocker ses données en interne.
Data center national : début des travaux le 15 mai 2024
D’où la promesse de construction d’un data center national. « Le 15 mai prochain, nous lançons les travaux de construction d’un data center national avec une capacité de 1,5 mégawat. Les études sont achevées. Les entreprises ont été déjà sélectionnées pour la construction de l’infrastructure dont le coût est évalué à 35 milliards de FCFA. C’est un fonds entièrement mobilisé par l’Etat de Côte d’Ivoire », a affirmé le ministre.
Ce data center répond au besoin de faire face aux insuffisances de point d’échanges internet et de contenu local. « Le premier data center est aussi une réponse pour renforcer la résilience de nos pays lorsqu’il y a la survenance d’un fait, comme ce qui s’est passé le 14 mars 2024 », a-t-il justifié. Et de préciser : « La meilleure façon de les créer, c’est de renforcer nos capacités de stockage des données d’où la stratégie de développement de gestion des données, que nous sommes en train d’élaborer actuellement ».
Du reste, il a annoncé, la construction de data center, « dans un futur proche », dans les villes de Yamoussoukro, Korhogo, Bouaké, Man, et San Pedro. La loi sur les Start up numériques promulguée le 23 novembre 2023, le déblocage de la confiance numérique, la dématérialisation des procédures administratives, et la modernisation de la Poste de Côte d’Ivoire, sont autant d’autres sujets abordés durant cet exercice oratoire autour du thème : « Économie numérique en Côte d’Ivoire : enjeux, opportunités et perspectives ».
K. Bruno