Edima Biyenda Hildegarde est la 2ème lauréate du Hackathon Violence basée sur le genre (VBG) organisé par ONU Femmes et l’UNFPA. Elle nous parle de son application révolutionnaire pour lutter contre ces violences. Son histoire personnelle l’a motivée à créer une application. Son objectif est d’aider les victimes à trouver des solutions.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer une application pour lutter contre les violences basées sur le genre ?
Je vous relate ma propre histoire. Je me suis lancée dans le e-commerce et c’est moi-même qui portais les vêtements pour les vendre sur internet. Malheureusement, j’ai commencé à recevoir des messages haineux, du chantage, et même des gens qui m’envoyaient des contenus inappropriés en se faisant passer pour des clients. La situation s’est aggravée et j’ai donc décidé d’arrêter. Lorsque le Hackathon a été lancé, j’ai vu une opportunité d’offrir une alternative à ces filles qui, comme moi, n’avaient pas de moyen de signaler ces violences et n’avaient personne à qui parler, de peur d’être mal perçues.
Comment est-ce que votre application vise-t-elle à aider les victimes des VGB à trouver les solutions ?
Mon application vise à aider les victimes du VGB en proposant trois solutions : la prévention, la lutte et l’accompagnement. Dans le volet prévention, les utilisatrices ont accès à des modules éducatifs, du contenu vidéo, des témoignages et des quizz récompensés. J’ai ajouté ces quizz récompensés pour susciter l’engouement des utilisatrices et rendre l’apprentissage ludique.
Dans le volet lutte, les utilisateurs peuvent signaler en toute sécurités, et ces signalements sont reçus par les autorités du pays, sans nécessité de se déplacer ou d’interagir avec la police. Enfin, dans le volet accompagnement, les utilisateurs ont accès à un centre d’aide et à des ressources. L’application sera une ressource précieuse pour accompagner les victimes et les connecter avec des associations similaires dans leur entourage.
Rencontrez-vous des obstacles dans le développement de votre application ?
L’obstacle principal sera de trouver des personnes aussi motivées que moi. Pour le moment, je suis un peu seul dans le développement de l’algorithme de machin e-learning. Je cherche également des personnes passionnées pour le développement de l’application elle-même, les tests et chaque étape du processus. Et bien sûr, il y a la question des fonds. Pour un projet ambitieux comme celui-ci, l’argent est un gros obstacle en ce moment.
Quel est votre plus grand espoir pour votre application ?
En ce qui concerne l’impact de mon application dans la lutte contre les VGB, mon plus grand espoir est qu’elle ne se limite pas seulement à combattre les violences en ligne. À travers cette lutte, j’espère aussi agir sur les inégalités entre les genres et contribuer à la réduction de la fracture numérique. En effet, les filles n’ont pas un accès équitable au numérique par rapport aux hommes. Mon objectif est d’impacter positivement de nombreuses femmes et filles en Afrique de l’Ouest et centrale.
Entretien réalisé
Par Aida Soro