Tontines et prêts en ligne sont le nouvel éventail d’opportunités des utilisateurs des plateformes numériques pour contourner les banques. Ces dernières étant jugées trop exigeantes, indéfiniment réticentes ou lentes dans le traitement des demandes de financements.
Les plateformes digitales tirent alors les marrons du feu. Elles proposent des prêts attribuables en 24 heures à taux d’intérêt très bas. De plus, l’emprunteur n’a pas obligation de justification de l’usage de la somme perçue. La facilité du processus est incitative. Les tontines en ligne également s’enracinent.
L’ARTCI met en garde
C’est donc la ruée vers une nouvelle aurore. Le risque de surendettement est snobé par les bénéficiaires tout comme celui de se voir dérober son tour de financement dans les tontines. Parfois, les idylles finissent en grabuges puisque certaines plateformes digitales ne sont pas régularisées pendant que d’autres emprunteurs sont loin d’être fiables. D’ailleurs, l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) s’inquiète de la ruée des Ivoiriens vers cette nouvelle forme d’endettement.
Dans une note en date du 8 août 2023, elle alerte sur les dangers d’une nouvelle forme de prêt en ligne via des applications mobiles. « Devant la montée grandissante des applications de prêt en ligne via des applications, l’ARTCI, qui surveille de près le fonctionnement de ces structures de transfert de fonds, appelle la population ivoirienne à la vigilance sur une nouvelle forme de prêt en ligne via les applications mobiles telles que Easy Cash, Côte d’Ivoire Money, Prêt Rapide, etc.
Les Ivoiriens snobent les risques…
Quid des applications Momo Cash de MTN Money et Tik Tak d’Orange Money. Elles ne sont pas mises en cause par le régulateur. Tout simplement parce qu’elles ne se dérobent pas aux impôts ivoiriennes, tandis les autres applications n’ont aucun enracinement national. En revanche, selon l’ARTCI, l’utilisation des nouvelles applications de prêts en ligne comportent des risques et menaces sur les données personnelles et la vie privée des populations.
« L’ARTC informe que ces applications, qui collectent des données personnelles, n’ont fait l’objet d’aucune autorisation de traitement de données personnelles », dit la note. Les Ivoiriens vont-ils se laisser conter ? Pas si sûr. Dans un environnement économique favorable aux affaires, ces applications de prêt en ligne offrent des opportunités de financements inédites…
K. Bruno