Les organisations des grands patrons du numérique, en Côte d’Ivoire, à savoir la Commission numérique de la CGECI, le GOTIC, l’UNETEL et le Club DSI honorent leur rendez-vous annuel.
La 4ème édition de l’African Digital Week (ADW 2024) s’est ouverte ce lundi 22 avril 2024, sur l’île Bouley, autour du thème : « 4ème révolution industrielle : Promesse pour l’Afrique ? ». Selon le représentant du ministre du Commerce et de l’Industrie, Emmanuel Tra Bi, ce thème ouvre une fenêtre sur les stratégies à mettre en place pour tirer profit de la 4ème révolution industrielle.
Industrie africaine : 1,9% de parts, 60.000 FCFA de valeur ajoutée par habitant
« L’industrie 4.0 désigne une nouvelle génération d’usines connectées, robotisées et intelligentes dans laquelle les collaborateurs, les machines et les produits interagissent », explique Lamine Koné, vice-président de la CGECI. Or, constate-t-il, « la grande majorité des pays africains, est dépendante des ressources tirées des matières premières dont ils sont producteurs de sorte que la volatilité des prix et le modeste niveau d’intensité technologique des activités manufacturières entretiennent leur vulnérabilité ».
Conséquence, les industries africaines restent les moins compétitives et les moins productives au monde. Selon le Rapport Industrialiser l’Afrique de la Banque africaine de développement (BAD), la part africaine de la manufacture mondiale est aujourd’hui de 1,9%. Elle était pourtant de 3% en 1970. Toujours selon la BAD, les pays africains, hormis le Maghreb et l’Afrique du sud, ont une valeur ajoutée manufacturière inférieure à 100 dollars (60000 FCFA) par habitant, laquelle est directement associée aux ressources naturelles avec des activités de productivité limitées.
Rattraper le retard de l’Afrique par l’Industrie 4.0
La question est alors : comment améliorer ces indicateurs, trop faibles ? Eh bien, par l’industrie 4.0 ! Pour Emmanuel Tra Bi, celle-ci peut permettre à l’Afrique de rattraper son retard en matière d’industrialisation, à certaines conditions. Notamment la modification des modes de production, le renforcement de l’investissement dans les infrastructures et le contrôle des questions liées à la sécurité des données. « Le chantier de l’industrie 4.0 devra aussi définir des mesures incitatives pour les entreprises qui s’y engagent », propose le directeur général de l’industrie.
Lamine Koné, lui, insiste sur l’anticipation de l’évolution des compétences. « Selon l’ONUDI, des métiers comme expert-développeur, développeur, concepteur et développeur orienté IoT, développeur de solutions et contenus digitaux, administrateur système, scream master, expert en business intelligence, informaticien et architecte de solutions de convergence, seront fortement sollicités. Nous devons préparer nos écosystèmes à anticiper ces évolutions afin de doter nos économies de compétences nécessaires pour réussir la 4ème révolution industrielle », renchérit le vice-président de la CGECI.
Une Smart Factory à l’INP-HB
Ici, le gouvernement est déjà engagé dans le « Projet Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire », financé par la Coopération allemande et mis en œuvre par l’ONUDI. En 2 ans, ce projet a élaboré une cartographie des acteurs de l’écosystème de l’industrie 4.0 et identifié des secteurs prioritaires. De plus, les acteurs ont été sensibilisés, et la première Smart Factory qui contribuera à la formation des techniciens et ingénieurs sur l’industrie 4.0 est ouverte à l’INP-HB de Yamoussoukro.
Il y a fort à parier que des compétences et ressources humaines qualifiées en sortiront sous peu pour consolider l’écosystème de l’économie numérique ivoirienne. L’ADW, qui a remplacé les défuntes Journées nationales des TIC, prend fin ce mercredi 24 avril 2024. Il est meublé de panels, keynote, rencontres B to B, expositions.
K. Bruno