A quelque chose malheur est bon. La crise des câbles sous-marins de fibre optique en Côte d’Ivoire et dans plusieurs pays d’Afrique a mis en lumière une urgence : la nécessité de développer les compétences numériques en Afrique. En la matière, les Africains ont soif d’apprendre.
Le jeudi 14 mars 2024, c’est le Jeudi noir de l’internet en Côte d’Ivoire et dans plusieurs pays d’Afrique faisant suite à la section de 4 câbles sous-marins de fibres optiques. Pourtant, dans l’industrie du numérique, c’est l’infrastructure la plus importante, l’épine dorsal du réseau télécoms et internet.
Pénurie de compétences numériques en Afrique
Réseau 5G, informatique mobile, informatique quantique, stockage en nuage, méga-données, IA, blockchain, réalité augmentée, internet des objets, impression 3D, conversion et stockage d’énergie, biotechnologie, etc., dépendent du réseau de millions de kilomètre des câbles sous-marins (99%) et à un degré moindre du satellitaire (1%). La maitrise de ces technologies nécessite des formations, certes basiques, mais aussi et surtout, très pointues.
Sauf que, selon la Banque mondiale, « l’Afrique est confrontée à une pénurie de compétences numériques aux niveaux intermédiaire et avancé pour les professions des TIC ». Faute de curricula de formations crédibles. A cela s’ajoutent, « des déficits importants en matière d’infrastructures exposant les économies au risque de rester encore plus à la traîne face à une frontière numérique en évolution rapide ». Pour preuve, lorsque la crise des câbles sous-marins a surgi, les travaux de réparation ont été entrepris par des entreprises occidentales, notamment Orange Marine, les Africains étant, là encore, absents.
En attendant des volontés politiques moins déclaratives
La Banque mondiale appelle, en conséquence, les gouvernements africains à mettre en place des programmes définissant « des objectifs nationaux ambitieux mais réalistes pour le développement des compétences numériques aux niveaux intermédiaire et avancé pour les professions générales et les professions des TIC ». L’Afrique a tout à y gagner, surtout que les Africains ont soif d’apprendre. En effet, de plus en plus d’Africains s’abonnent à plusieurs sites de formations gratuites en ligne : bureautique, informatique, graphisme, marketing digital, commerce et cours de perfectionnement pour les professionnels du Web.
Les barrières des entraves financières sont ainsi brisées ou contournées. Les familles épuisées par les péripéties de la paupérisation s’ouvrent une lucarne d’espoir. Certains sites se spécialisent en autonomisation de la femme et délivrent même des diplômes reconnus par des entreprises et des hommes d’affaires partenaires. Au final, il y a des offres d’emploi et des financements de projets. Il ne reste plus que l’accélérateur qui viendra d’une volonté politique plus décisionnelle que déclarative…
K. Bruno