Traoré Tiémoko est le Coordonnateur national du Projet Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire. Son principal défi est de convaincre les industriels à adopter les technologies nouvelles pour accroitre leur compétitivité. Entretien réalisé au terme d’un atelier avec les acteurs ivoiriens des TIC le 7 mars 2023, à la CGECI, à Abidjan-Plateau !
Qu’est-ce que le Projet industrie 4.0 ?
Le Projet industrie 4.0, c’est favoriser l’adoption de cette thématique qui permet aux pays avancés d’accroitre leur marge de progression sur nos Etats. Il s’agit donc de l’adoption de la 4ème révolution industrielle en Côte d’Ivoire.
Que doit-on comprendre par 4ème révolution industrielle ?
La 4ème révolution industrielle vient après les 1ère, 2ème et 3ème révolutions industrielles. Elle est emmenée par les technologies émergentes. Celles-ci, grâce à leur accessibilité et leurs capacités, aident les entreprises manufacturières à doper leur compétitivité, à modifier leur façon de produire, donc à produire mieux pour être beaucoup plus compétitives.
Vous échangez aujourd’hui avec les acteurs de l’écosystème du numérique, qu’allez-vous leur dire ?
Au cœur de l’écosystème de l’industrie 4.0, on a deux types d’acteurs. Les entreprises manufacturières, et les entreprises qui sont censées leur apporter les technologies émergentes dont on parle, c’est-à-dire les acteurs des TIC. Donc, avec les acteurs des TIC, nous voulons essayer de comprendre où est-ce qu’ils en sont en termes de compétences et d’adoption des technologies. A partir de cet état des lieux, nous verrons comment le projet peut les accompagner pour qu’ils puissent jouer leur rôle, celui de fournir ces technologies aux entreprises industrielles. Nous sommes donc dans un dialogue avec eux pour qu’ensemble nous définissions l’accompagnement nécessaire dans le cadre de ce projet. Enfin, dans l’immédiat, s’ils ont un déficit de compétences à combler, nous nous tenons à leur disposition pour les former.
La base de l’industrie 4.0, c’est la connectivité. Notre pays est-il suffisamment équipé pour adopter cette 4ème révolution 100% numérique ?
L’industrie 4.0 est caractérisée par la connectivité généralisée. Nous sommes tous d’accord là-dessus. Pour l’heure, notre principal défi est de susciter l’engagement. On a besoin de susciter une dynamique autour du projet. A cœur vaillant, rien est impossible. Nous faisons confiance aux acteurs institutionnels, au niveau étatique, et aux acteurs du secteur privé. Ensemble, on peut trouver les voies et moyens pour adopter et implanter l’industrie 4.0, et favoriser ainsi l’essor de notre économie.
Comment se déploie le Projet industrie 4.0 en Côte d’Ivoire ?
Le projet est mené parallèlement en Tunisie et en Côte d’Ivoire. La Tunisie a un certain avantage parce que depuis 2017 et 2018, des initiatives dans ce sens y sont menées. Mais, en Côte d’Ivoire, nous avons un potentiel énorme. Il y le dynamisme de notre jeunesse autour du numérique. L’ONUDI l’a bien perçu. Donc, elle associe la Côte d’Ivoire et la Tunisie dans cette phase pilote de vulgarisation de l’industrie 4.0. Le projet est prévu pour durer 3 ans. Il nous reste 2 ans, jusqu’à fin 2024. On espère que d’ici là, on aura vraiment poussé la thématique à un niveau d’adoption suffisamment respectable pour favoriser l’essor de nos pays.
Entretien réalisé
Par K. Bruno