Tania Diallo est consultante en stratégie digitale et formatrice Meta. Elle faisait partie des panélistes de l’afterwork Ubuntu Connect du vendredi 5 janvier 2024 autour du thème : « Comment développer l’écosystème de la communication digitale en Afrique » ? Elle nous en dit plus sur les opportunités du digital…
Comment développer l’écosystème du digital de la Côte d’Ivoire ?
L’écosystème du digital de la Côte d’Ivoire doit être développé par toutes les parties. Chacun doit faire sa part. D’abord, l’Etat doit l’accompagner par la formation. Il doit créer les conditions pour apprendre le b.a.-ba du digital aux enfants dès le plus jeune âge. Ensuite, les entreprises doivent se mettre aux normes internationales pour être compétitives sur tous les marchés, et ne pas être seulement des outsiders. Enfin, il nous revient à tous en tant qu’acteurs et médias potentiels, c’est-à-dire des producteurs de contenus qui nourrissons le digital, d’être des producteurs de qualité et des consommateurs avertis.
La production de contenu digital est-elle une nécessité économique pour l’Afrique ?
Ce n’est définitivement pas un effet de mode. C’est une réalité dans laquelle on vit. Tous nos actes sont aujourd’hui impactés par le digital. On a vu des success story sur le web, y compris dans des contrées très reculées. Par exemple, au Kenya où le digital a changé la façon dont les agriculteurs produisent. En Tunisie aussi, on a vu que, grâce aux drones, les autorités ont pu identifier des hectares de terre en péril, et comment elles sont parvenues à sauver des plantations entières menacées d’infection aux insectes nuisibles. Du coup, elles ont évité des pertes considérables en termes de récoltes mais aussi de revenus des producteurs.
Finalement, selon vous, le digital est une opportunité à développer ?
Le digital impacte tous les secteurs d’activités, nos comportements, nos modes de vie. Aujourd’hui, avec la robotique, on parle aux machines, c’est vraiment quelque chose qui fait partie de notre quotidien, avec lequel il faut composer, et avec lequel l’avenir du monde va dessiner. Il y des choses qui dépendent de normes et de régulation étatique. Je peux citer la règlementation de la musique sur Instagram avec le Burida qui doit être réglé pour que la Côte d’Ivoire ne soit pas un outsider dans ce secteur. Et puis, chacun à son niveau, dans sa façon de consommer et de produire du contenu, doit valoriser nos richesses.
Entretien réalisé
Par K. Bruno