C’est un secret de polichinelle. Les solutions de paiement électronique restent compliquées pour de nombreux Ivoiriens. Et leur adoption marche aux pas de la tortue. Une des thématiques abordé par les acteurs de la fintech en Côte d’Ivoire.
Les acteurs ayant pignon sur rue dans la finance technologique (Fintech) sont unanimes sur le constat : « Peu de start-ups s’engagent à créer des services de qualité avec une expérience utilisateur très simple ».
Il faut des solutions avec une meilleure expérience utilisateur
A l’African Digital Week, au BBR, sur l’île Bouley, le mercredi 30 novembre 2022, Idriss Martial Monthe, cofondateur de la fintech CINETPAY, et Régis Bamba, cofondateur de la fintech DJAMO, n’ont pas manquer de le souligner durant le panel sur le thème : « Rôle et rapport de la Fintech pour la Côte d’Ivoire augmentée ».
Plus clairement, les solutions que la plupart des développeurs proposent ne facilitent pas l’expérience utilisateur. Dans un pays comme la Côte d’Ivoire où le taux d’alphabétisme est seulement de 51%, il va sans dire que, pour beaucoup, composer une syntaxe à la complexité établie en vue d’effectuer des paiements via son portefeuille électronique, c’est la croix et la bannière. « On n’a pas eu ce réflexe de simplifier les choses », reconnait Régis Bamba. Par exemple, intégrer des couleurs plutôt que des codes difficiles à retenir.
Manque d’appétence à l’utilisation des applications
Au-delà de cette difficulté qui limitent l’adoption massive des solutions de paiement électronique, Idriss Martial Monthe co-fondateur de CinetPay relève « le manque d’appétence des Ivoiriens à l’utilisation des applications parce qu’ils ont peur d’essayer, de voir leurs comptes vidés » à cause des cybercriminels. Si cette crainte est levée, des solutions plus innovantes vont se développer pour faciliter les paiements aux petits marchands (Garba, kiosques à café, taxi, gbaka, woro-woro, etc.) et faciliter, par la même occasion, la vie des Ivoiriens, souvent confrontés aux problèmes de monnaie.
L’avenir des fintech en Côte d’Ivoire est prometteur
Malgré tout, Régis Bamba de la Fintech Djamo Côte d’Ivoire est persuadé que l’avenir des fintech en Côte d’Ivoire est prometteur. « Ça va venir. Dans 2 ou 3 ans », assure-t-il. « Tant que le cash sera roi, il y aura des opportunités pour les fintech, et de plus en plus de start-ups vont se créer pour proposer des solutions et des services innovants facilitant l’expérience utilisateur », ajoute le patron de CINETPAY. En attendant, le cash circule.
K. Bruno