Le e-commerce en Côte d’Ivoire prend, peu à peu et à son rythme, son poids dans l’économie numérique. Même si ses proportions restent faibles, les perspectives sont prometteuses.
En 2022, selon différentes études menées par Comoé Capital, qui servent de boussole au ministère ivoirien de l’Economie, du Plan et du Développement, le marché du e-commerce en Côte d’Ivoire est estimé entre 30 et 35 milliards de FCFA (60 millions de dollars). Ce qui représente 1% de part de l’économie numérique (3000 milliards FCFA en 2022). Plus largement en Afrique, le e-commerce pèse 20 milliards, selon une étude de McKinsey et Company, comparé aux 135 milliards de la France.
E-commerce : 1% de l’économie numérique en Côte d’Ivoire
Au final, toujours en 2022, le e-commerce africain représente 3% du marché mondial. En Afrique comme en Côte d’Ivoire, le marché est tiré par l’essor des communications mobiles, la pénétration de l’internet et l’émergence d’une classe moyenne. Toujours selon McKinsey & Company, d’ici à 2025, le commerce électronique pourrait représenter 10% des ventes au détail des plus grandes économies africaines, et la Côte d’Ivoire n’est pas en reste. En effet, depuis le début des années 2010 et la fin de la crise post-électorale, le pays renoue avec une solide croissance économique.
La Côte d’Ivoire est depuis de nombreuses années une destination privilégiée en termes d’investissement dans la zone UEMOA. Cette croissance économique, accompagnée d’un boom du secteur télécoms & TIC, a vu la montée en puissance du e-commerce largement dominé par Jumia qui représente entre 90 et 95% de part de marché. Le site Alexa (filiale d’Amazon) qui recense les sites les plus visités, montre la domination de Jumia, faisant partie des 50 sites les plus visités, le premier à contenus ivoiriens de ce classement.
Un marché dominé par l’électroménager et la téléphonie
L’étude McKinsey et Company relève toutefois que le nouvel acteur Glovo bouscule l’ordre établi, notamment sur la distribution de repas. Aussi, les distributeurs classiques ont-ils lancé des plateformes de e-commerce comme Yatoo de Prosuma ou Africashop de Carrefour. En revanche, le commerce en ligne présente des différences importantes avec la distribution classique. Celle-ci est majoritairement dominée par l’alimentaire, quand le e-commerce ivoirien se positionne plutôt sur l’électronique et l’électroménager. Cela n’est guère surprenant.
« Les Ivoiriens plébiscitent la grande distribution et les commerces de proximité pour leurs besoins alimentaires, le e-commerce apparaît comme une solution alternative à la consumer class naissante pour ses besoins d’équipements. Pour cette classe, c’est la possibilité de se faire livrer sans avoir à affronter les nombreux embouteillages de la ville d’Abidjan ou de se déplacer dans les grands centres urbains ; pratique, notamment lorsqu’il s’agit de gros appareils », note l’étude Comoé Capital.
30-40.000FCFA, le panier moyen d’achat en ligne
La demande ivoirienne de consommation en ligne est tirée par l’électroménager, l’électronique et la téléphonie qui représentent plus de 70% des achats effectués. Elle s’oriente, cependant, de plus en plus vers l’habillement et l’alimentaire (foodtech). Il s’agit de la trajectoire classique du e-commerce dans le monde. Le panier moyen des achats sur les sites de e-commerce se situe entre 30.000 et 40.000 FCFA (45 et 60 euros).
De l’étude Comoé Capital, il ressort que les clients du e-commerce achètent à un rythme faible (une fois par mois). Ce rythme n’est pas favorable pour les e-commerçants et s’explique par la typologie des achats et le panier moyen. Somme toute, le e-commerce représente aujourd’hui moins de 0,4% de la distribution en Côte d’Ivoire. Et la quasi-totalité des clients sont des jeunes urbains. La seule ville d’Abidjan compte 50 à 60% de part de marché. La population rurale, quant à elle, est accompagnée à travers des intermédiaires (VRP ou autres).
Ces performances du e-commerce peuvent être portées à des niveaux plus hauts. Il faudrait, pour cela, mettre en place une politique nationale qui prend en compte les principaux défis du marché : la logistique, les moyens de paiement, les infrastructures réseaux et numériques, l’adressage des rues et la cybersécurité. Le Projet Ecom@Africa se saisit de ces défis. Pour tout savoir sur ce projet cliquez sur le lien : https://www.digitalmag.ci/e-commerce-ecomafrica-aura-un-effet-positif-sur-la-creation-demplois-directs-et-indirects-en-cote-divoire/
K. Bruno