Ange Kacou Diagou PDG de New Digital Africa, groupe propriétaire de l’entreprise Data Connect, était face à la presse, ce lundi 25 mars 2024, pour proposer des solutions technologiques susceptibles de faire face à une interruption brutale d’internet par câble sous-marin. Sa solution la plus emblématique est la disponibilité d’un réseau internet hybride.
Les réseaux hybride ?
« Avant cet incident, nous avons toujours conseillé à nos clients d’avoir des réseaux hybrides. Autrement dit, au moins deux opérateurs différents, mais aussi et surtout deux médias différents pour assurer leur continuité. Il faut des médias qui ne prennent pas leur source au même point », dit-il.
Plus simplement, sa solution, c’est des abonnements chez plusieurs fournisseurs d’accès internet. Sur le marché ivoirien, son entreprise Data Connect en fait partie aux côtés des géants comme Orange, MTN et Moov.
Assurer leur résilience avec un réseau internet hybride
Quant à la multiplicité des médias, il s’entend la connectivité par source terrestre et par source satellitaire. « Les connectivités terrestres (fibre optique, 4G ou 5G) prennent toutes leur source à travers les câbles sous-marins. Donc, peu importe l’opérateur, ils peuvent être impactés par les mêmes arrivées d’accès internet, comme on l’a vécu (NDLR, Jeudi 14 mars 2024). En Côte d’Ivoire, les opérateurs utilisent quasiment tous les mêmes câbles sous-marins pour fonctionner et assurer leur résilience », constate-t-il. Il en découle qu’au moindre incident sur ces câbles, tout s’arrête.
Le satellite une alternative en termes de média secondaire
Dès lors, en plus de la connectivité terrestre, les entreprises devraient, selon lui, s’orienter vers le satellite comme média secondaire. « Le réseau hybride, ce sont donc des liaisons provenant des 4 câbles sous-marins, et en réseau secondaire le satellite qui ne dépend pas de ces câbles sous-marins », affirme-t-il. Surtout qu’il explique « qu’aujourd’hui, avec les satellites LEO à basse orbite, vous avez des technologies qui, en termes de vitesse, rivalisent avec la fibre optique et sont même plus performantes ».
Le satellite LEO est-il plus performant que la fibre optique ?
Selon Wikipédia, l’orbite terrestre basse ou OTB (LEO en anglais, pour Low Earth Orbit) est située entre 500 à 2000 km d’altitude. Cette proximité offre deux avantages : un temps de latence (temps que met à parcourir un signal) très court et une puissance réduite pour entrer en contact avec eux. Au dire du PDG de New Digital Africa, la fourniture d’internet par le satellite n’est pas nouvelle.
« Ce qui a changé, c’est la révolution de la technologie LEO. Avant celle-ci, le point faible d’internet par satellite, c’était sa vitesse. Désormais, ce problème ne se pose plus puisque son taux de disponibilité est de 99,85%, en plus de sa rapidité, entre 20 et 40 mini-secondes », tranche-t-il.
Et ce n’est pas tout. « C’est très rare d’avoir des coupures sur le satellite parce qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre les différents points d’interconnexion. Contrairement aux câbles sous-marins où il y a d’abord l’infrastructure des câbles sous-marins soumise aux phénomènes naturels en mer, jusqu’aux portes d’entrée des pays. Ensuite, l’infrastructure terrestre dans le pays jusque chez l’utilisateur », soutient Ange Kacou Diagou.
D’ailleurs, les deux plus grands fournisseurs d’internet par satellite LEO dans le monde (Starlink et EutelSat One Web) frappent à la porte de la Côte d’Ivoire, pays où l’espace est déjà bien couvert par l’Israélien SpaceCom, YahSat des Emirats Arabes Unis, etc.
K. Bruno