En Afrique, le secteur du capital-risque connaît une baisse générale des investissements. Selon le rapport annuel de Disrupt Africa, les financements de start-ups en Afrique ont enregistré, en 2023, une chute de 27,8 %. Toutefois, les start-ups de la technologie climatique sortent la tête de l’eau…
Dans un environnement de morosité des financements, les start-ups de la technologie climatique ont attiré des capitaux en 2023. En effet, 1/3 des financements des start-ups africaines, l’a été dans ce domaine. Autrement dit, les solutions vertes allèchent davantage les business angels du monde.
Les start-ups axées sur l’énergie et l’eau en première ligne
Selon les données de suivi d’Africa The Big Deal, cette solide performance des start-ups de la technologie climatique met en lumière le potentiel des investissements « verts » en Afrique et l’intérêt croissant des investisseurs pour ce secteur. Les start-ups axées sur l’énergie et l’eau ont été en première ligne, tandis que l’AgriTech (technologie agricole) a dominé le secteur au stade initial, soulignant la nécessité d’innovations diversifiées pour faire face aux défis climatiques.
L’intérêt croissant des investisseurs africains pour la technologie climatique reflète les conclusions du rapport 2023 sur la sensibilisation au climat en Afrique, publié par l’agence Bird Story. Le rapport a révélé que la population africaine manifeste une préférence croissante pour des solutions vertes telles que les panneaux solaires photovoltaïques et les véhicules électriques, qui gagnent progressivement du terrain dans des pays comme le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et certains États du Maghreb.
La Côte d’Ivoire hors-jeu
Il ressort de ce tableau que les start-ups ivoiriennes ne figurent pas parmi les start-ups ayant bénéficié de ces financements. Pourtant, les solutions dans la technologie climatique et l’AgriTech ne manquent. Plusieurs raisons expliquent l’absence ivoirienne sur le marché international des investissements. Moussa Diaby, directeur l’INP-HB, met en cause la formation des jeunes pousses ivoiriennes. « Il faut changer le paradigme en encourageant l’entrepreneuriat », suggère-t-il.
Le montant total levé par le secteur de la technologie climatique en Afrique a légèrement diminué de 22 % entre 2022 et 2023, passant de 1,6 milliard de dollar à 1,2 milliard de dollars. La start-up NeedEnergy, basée au Zimbabwe, en a bénéficié. Elle utilise l’intelligence des données pour fournir des solutions d’énergie intelligentes et propres. De même, Octavia Carbon, une startup kényane, qui conçoit et déploie des machines capables de capturer directement le CO2 de l’atmosphère dans la région du Rift kényan. Ainsi que Seabex en Tunisie, offrant des solutions d’irrigation de précision pilotées par l’IA, et SolarTaxi au Ghana qui fournit des véhicules électriques localement assemblés.
k. Bruno