Un célèbre chanteur ivoirien, disparu en août 2019 à Abidjan, déclarait : « Avec Facebook, j’ai ma propre télévision. Je peux facilement parler et répondre à qui je veux à tout moment ». Une allégorie décrivant la capacité des réseaux sociaux à donner la parole à quiconque veut la prendre.
Facebook, Instagram, Twitter et TikTok, magie de la technologie et nouveaux agoras de libre expression. On parle, on se met en scène, aucun sujet n’est interdit. Une liberté de parole détonante, éruptive. Elle porte rapidement l’information, mais aussi les dénigrements et les mensonges. Les gouvernements sont ainsi confrontés à des sortes de protectorats dirigés par des multinationales où les abonnés échappent à la censure.
Souvent, la répression est tardive et peu dissuasive. Elle ne peut éponger les conséquences, les errances d’un torrent oratoire toujours plus invasif, toujours plus destructif.
K. Bruno