Emile Bela est consultant en développement, spécialiste en coopération internationale. Il est surtout passionné de la crypto-monnaie. Une nouvelle technologie fintech d’investissements financiers qu’il décortique dans cet interview avec les enjeux économique pour l’Afrique.
Pour vous, c’est quoi la crypto-monnaie ?
Dans sa définition la plus simple, la crypto-monnaie, c’est une monnaie virtuelle qui facilite les échanges entre deux individus, à partir d’une technologie qu’on appelle la blockchain.
Expliquer la différence entre la crypto-monnaie et la monnaie traditionnelle ?
Dans la pratique, la monnaie traditionnelle nécessite un système centralisé, c’est-à-dire une banque centrale. Tandis que dans le cas de la crypto-monnaie, le système est décentralisé, donc la banque centrale n’existe pas. Du coup, le système n’a plus besoin de tiers parties. Tout se fait, par conséquent, de manière plus rapide et plus efficace.
Quels sont les enjeux économiques des crypto-monnaies pour l’Afrique ?
Pour le continent africain, la crypto-monnaie présente des enjeux importants. Comme je l’ai dit plus tôt, c’est un système basé sur une technologie qu’on appelle la blockchain. Cela permet de gérer les cas de figures où il y a des falsifications. Je prends l’exemple de l’inflation. Dans la monnaie traditionnelle, le risque, c’est le taux d’inflation. Or, dans le cas de la crypto-monnaie, ce risque est minimisé. L’autre avantage, c’est qu’on fait des transactions à coûts dégressifs, pratiquement autour de 1%, contrairement à la monnaie traditionnelle. Donc, il y a un enjeu fondamental, notamment pour les pays africains.
Quelle est la technologie derrière la crypto-monnaie ?
La technologie derrière, c’est la technologie blockchain. Je vous explique. Par exemple, deux personnes, François et Coralie. François décide de faire une transaction à Coralie, dans la monnaie traditionnelle. François donnera l’ordre à sa banque de transférer de l’argent à Coralie. L’entité qui se retrouve au milieu, c’est la banque. Dans le cas de la crypto-monnaie, quand François donne l’ordre de transfert, il n’y a plus cette entité unique centrale qui est la banque. La transaction se fait à partir de plusieurs acteurs, ces acteurs-là sont des machines. Quand François donne l’ordre, ces machines reçoivent cet ordre, et chacune enregistre cette demande. Du coup, il est difficile dans la crypto-monnaie d’avoir une falsification ou une fraude.
Comment envisagez-vous l’avenir de la crypto-monnaie en Afrique ?
Ça prend de l’ampleur, on sent cet enthousiasme et cet intérêt. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, le président de la République a reçu en audience le fondateur d’une des plates-formes importantes, à savoir Binance. Cela explique que les acteurs continentaux s’intéressent davantage à cette technologie. Je pense qu’il y a un travail à faire, en termes de sensibilisation des populations, leur expliquer la crypto-monnaie et la technologie qui l’accompagne pour en quelque sorte susciter leur confiance en cette technologie et en cette monnaie virtuelle.
Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui souhaitent investir dans les crypto-monnaies ?
Le premier conseil que je donne, c’est qu’ils essaient de se former. On n’investit pas dans un domaine où on est novice, il faut au minimum comprendre les bases. Il faut impérativement s’informer, connaître le fonctionnement. À partir de là, connaitre les différentes plateformes vers lesquelles s’orienter. Si vous n’êtes pas bien formés, vous serez dupés, ce qui vous poussera à vous éloigner de la crypto-monnaie.
Abou Kam avec Nounty Aida Soro