En Côte d’Ivoire, l’intelligence artificielle prend des parts importantes dans les grandes entreprises. La centrale thermique d’Azito est un terreau fertile à cette révolution technologique en cours, notamment dans sa gestion de l’empreinte carbone.
Un logiciel d’intelligence artificielle (IA) baptisé CERius™ sera installé dans la centrale à cycle combiné gaz d’Azito à Abidjan-Yopougon. L’introduction de l’IA dans la production d’électricité en Côte d’Ivoire a un objet précis : améliorer la gestion des émissions de dioxyde de carbone de cette centrale thermique.
Comment la centrale d’Azito va exploiter la puissance de l’IA ?
Azito Énergie, entreprise détenue à 77 % par le producteur Globeleq, exploite la plus grande centrale à cycle combiné gaz de la Côte d’Ivoire. Azito, c’est 713 MW, et 30 % de la capacité électrique de base de la Côte d’Ivoire, en brulant du gaz naturel provenant des gisements du pays. En choisissant de se concentrer sur la gestion de ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) par l’IA, cette entreprise apporte une réponse au débat qui fait rage dans l’opinion écologiste africaine et mondiale. Celui de l’utilisation du gaz comme énergie de transition dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
En fin de compte, « CERius™ exploitera la puissance de l’IA et de l’apprentissage automatique (ML) pour améliorer les capacités de précision des données et de planification de réduction des émissions liées à la combustion du gaz. La collecte automatisée des données sur les gaz à effet de serre (GES) permettra à Azito de gérer « de manière plus précise et suggérer des recommandations pour opérationnaliser les efforts de réduction du carbone en proposant une analyse de scénarios, une collaboration d’équipes et des rapports conformes aux protocoles GES », indique une note de GE Vernova, le partenaire d’Azito Energie.
L’IA CERius : agilité et précision dans la collecte de données
Selon Linda Rae, directrice générale de GE Vernova en charge de la production d’électricité, du pétrole et du gaz, « la transition énergétique exige agilité, rapidité et précision dans la collecte de données ». « L’une des façons les plus efficaces de réduire les émissions dans le secteur de l’énergie est de poursuivre la transformation numérique », ajoute-t-elle. Cette démarche est une première en Afrique pour GE Vernova, filiale du géant américain General Electric (GE).
Toutefois, une clarification s’impose : l’utilisation de la technologie d’IA CERius dans la gestion des émissions des centrales ne réduit pas complément l’empreinte carbone de ces infrastructures. Il reste, en revanche, que les experts du secteur estiment que l’utilisation du gaz naturel comme combustible permet de diviser les émissions de CO2 d’une centrale à cycle combiné par deux par rapport à une centrale au charbon. Général Electric a déjà participé à l’extension de la centrale d’Azito par l’équipement de la quatrième unité (253 MW) en 2023, avec un investissement de 370 millions de dollars (200 milliards de FCFA).
K. Bruno