Le Cyber Africa Forum (Caf) aura lieu, les 15 et 16 avril 2024, à Abidjan. En Prélude à cet événement qui est devenu un rendez-vous incontournable des acteurs de la cybersécurité, une conférence de presse s’est tenu, le vendredi 15 mars 2024, à Ivoire Trade Center dans la commune de Cocody sur le thème « enjeux d’intelligence artificielle (IA) et la cybersécurité ».
L’IA représente une nouvelle force motrice dans la Tech
Selon Franck Kié, président de Ciberobs et Commissaire Général de ce Forum, l’IA représente une nouvelle force motrice dans le domaine de la technologie et la crise d’internet en cours en Côte d’Ivoire en ce moment donne l’occasion de réfléchir sur la question des infrastructures pour supporter toutes ces nouvelles innovations. « Nous allons faire un état des lieux des infrastructures, comment est-ce qu’on répond en cas d’interruptions de services ? Comment on sécurise toutes ces infrastructures ? Comment on réagit en cas de cyberattaques ? Existe-t-il une volonté politique pour créer les conditions favorables à la lutte contre les cyberattaques ? ce sont autant de questions qui seront abordés lors de ce forum », a-t-il déclaré
L’IA peut nous aider à lutter contre les cyber menaces
Pour Hervé Bah, Directeur Technology, Data & Cyber Risk Advisory, Deloitte, l’intelligence artificielle est aujourd’hui utilisée dans plusieurs domaines.
« En agriculture, elle permet de moderniser l’agriculture et optimiser la production, en anticipant par exemple sur la pluviométrie et dans la planification d’un certain nombre de cultures, l’usage des drones est appliqué à la culture. Au niveau de la santé, on peut faire la consultation à distance, Dans le domaine de l’éducation peut nous aider à définir les parcours de formations en analysant un certain nombre d’informations et puis au niveau de l’administration l’IA peut nous aider à lutter contre la corruption et faciliter l’accès au service public », a-t-il dit.
54% des entreprises ivoiriennes n’ont pas de politique de sensibilisation
Hervé Iro Mondouho, Territory Channel Manager North, West & Central Africa, Kaspersky, indique, pour sa part, qu’en matière de cybersécurité, « l’humain est le maillon faible qui peut être transformé en maillon fort grâce à la formation et la sensibilisation et l’intelligence artificielle est un outil qui pourra nous aider à atteindre cet objectif ».
Revenant sur une récente étude Kaspersky dont les résultats ont été présentés le 7 mars dernier à Abidjan, Hervé Iro souligne que 54% des entreprises ivoiriennes n’ont pas de politique de sensibilisation des populations, même au niveau des experts le taux d’éducation à la question cyber est de 47%. Autant dire que les entreprises ivoiriennes sont encore vulnérables aux cyberattaques même si des efforts sont fait dans ce domaine.
Zagba Sylvestre, Chief Technical Officer Data Connect chez New Digital Africa, estime que pour répondre à une souveraineté des données, il convient de se doter d’infrastructures locales. Selon monsieur Zagba, les services cloud, connectivité internet, ont toujours des vulnérabilités et ce sont ces failles que les hackers essayent d’infiltrer. C’est donc une course continue pour couvrir ces faiblesses car aujourd’hui les menaces sont très sophistiquées et l’intelligence artificielle permet de trouver des réponses plus vites pour les anticiper.
Malgré la recrudescence des cyberattaques, seulement 4% des entreprises ivoiriennes disposent d’un budget dédié à la cybersécurité, selon une récente étude de Deloitte.
Le CAF 2024 a lieu à un moment où la Côte d’Ivoire fait face à une crise d’internet due à une rupture des câbles sous-marins assurant la liaison internationale. Ce n’est pas la première fois que les entreprises ivoiriennes subissent de tels désagréments.
Eugène YAO