Gatewatcher est une entreprise de cybersécurité, nommée « Fournisseur représentatif » dans le Market Guide 2022 for Network Detection & Response par Gartner. Elle protège plus de 10 millions d’utilisateurs d’outils digitaux dans le monde, +50 millions d’assets avec plus de 10 000 nouveaux indicateurs de CTI par jour.
L’importance stratégique de la Côte d’Ivoire et du marché Ivoirien dans la région, l’a décidée à ouvrir une représentation avec un responsable régional à Abidjan. Thami Drissi, son représentant Afrique de l’Ouest, parle, dans cette interview exclusive, du marché de la cybersécurité en Afrique, et des opportunités d’affaires en Côte d’Ivoire.
Que pensez-vous du climat des affaires de la Côte d’Ivoire ?
Depuis deux ans que nous travaillions sur le marché de la Côte d’ivoire, nous constatons une amélioration continue du climat des affaires en ce qui concerne notre secteur de la cybersécurité. La Côte d’Ivoire est un grand pays connecté comme plusieurs États dans la région, ce qui la positionne comme une locomotive en termes de développement.
Selon la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire peut compter sur l’économie numérique qui pourrait rapporter plus de 5,5 milliards de dollars d’ici 2025. Comment voyez-vous ces perspectives ?
De nos jours, sans développement numérique, nous ne pouvons pas atteindre une trajectoire économique positive. Des secteurs en Côte d’Ivoire l’ont bien compris comme les banques, assurances, les entreprises d’énergie et l’administrions publique. Certains sont en pleine numérisation ou en phase finale et d’autres ont entamé la sécurisation de leurs infrastructures informatiques pour mieux se protéger.
D’après l’UIT, le coût de la cybercriminalité en Afrique est estimé à environ 4 milliards de dollars en 2022. Quelles sont vos observations sur les menaces cyber qui planent sur le pays ?
Nous vivons à une époque où la technologie et l’automatisation ont colonisé de nombreux secteurs d’activités. L’hyper-connectivité, censée simplifier notre vie, accroit paradoxalement notre vulnérabilité́ aux attaques. Ceci concerne tous les secteurs et dans tous les pays. L’Afrique plus n’est pas à l’abri de la cybercriminalité, les Cybercriminel savent que certains secteurs économiques ou administratifs ne sont pas bien outillés ou partiellement pour se protéger ou anticipé des attaques. La cybersécurité́ est devenue un pilier indispensable garantissant la sécurité et la confidentialité des données critiques.
La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri. Des secteurs comme les banques, les assurances, l’énergie et certains acteurs publiques sont bien avancées sur la protection de leurs infrastructures mais il leur manque une brique importante qui est l’anticipation des menaces avancées, sophistiquées ou inconnus ainsi que la visibilité de leurs systèmes de cybersécurité. Ceci dit, ils sont conscients de manque et nous animons plusieurs ateliers pour leur apporter notre savoir-faire et nos solutions de détection.
Les buts des cybercriminels sont connus, ils peuvent être financiers, de déstabilisation de l’économie ou des institutions étatiques ou simplement un jeu. Comme je l’ai dit, depuis deux ans nous animons des ateliers avec les décideurs (RSSI, DSI) des grandes entreprises et de l’administration publique. Le but est de les sensibiliser et les accompagner grâce à nos solutions et nos experts pour mieux anticiper, identifier et caractériser les menaces au plus tôt pour engager des actions de remédiation globale, et ainsi minimisez l’impact sur leur activité.
Vous avez sûrement mené une enquête en prélude à votre implantation en Côte d’Ivoire. A combien de francs estimez-vous ce marché ?
Je n’ai pas de chiffre fiable à vous communiquer sur le marché de la cybersécurité mais d’autres chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2021, le CI-CERT (Côte d’Ivoire Computer Emergency Response Team) a collecté et traité 1 203 615 d’incidents de sécurité informatique, soit une hausse de 81,53 % par rapport à 2020 (663 009). 85 % des institutions gouvernementales, des entreprises des secteurs banques, assurances et télécoms déclarent avoir déjà été victimes d’une ou plusieurs cyber-attaques, selon une étude du Cyber Africa Forum.
35 % des investissements cybersécurité sont dédiés à la sécurité des infrastructures IT et 5 % sont dédiés à la sécurité des données, la détection et le suivi des menaces et la gestion des identités. Comme vous le constatez, il reste un effort important à faire sur la détection et le suivi des menaces pour apporter des réponses. C’est exactement dans ce domaine que Gatewatcher aide les entreprises et le secteur public à maîtriser la surface d’exposition aux menaces.
Quels sont les acteurs qui animent ce marché ? Et quelle place occupent les entreprises étrangères ?
Il y a d’un côté les autorités numériques, régulateur télécom, les intégrateurs spécialisés et éditeurs de la cybersécurité qui sont malheureusement peu présents en Côte d’Ivoire, un pays important et stratégique dans la région. Pour ces raisons, Gatewatcher a décidé d’ouvrir une représentation avec un responsable régional, cette représentation sera le hub de la région. Vue l’importance de la cybersécurité, il faut accompagner et être le proches possible des acteurs économiques privés ou publics. Nos experts ou ceux de nos partenaires que nous formons régulièrement sont outillés pour maintenir leurs compétences à jours.
Interview réalisée
Par K. Bruno