En 2024, la connectivité est devenue une condition sine qua non du développement économique. La Guinée, un peu en retard sur le segment de la technologie réseau, entend de collaborer avec la Côte d’Ivoire. Les deux pays annoncent un projet commun pour établir une interconnexion par fibre optique. Bien plus qu’un simple projet d’infrastructure, cette collaboration incarne la volonté des deux pays de transformer leur avenir numérique.
Partenariat pour renforcer l’infrastructure numérique
Le défi pour beaucoup de nations africaines ne réside pas seulement dans la connexion à internet, mais dans la garantie d’un accès de qualité et à des coûts abordables. La Guinée, encore dépendante d’un seul câble sous-marin (ACE) pour son accès à la fibre optique, a compris l’importance de diversifier ses sources de connectivité. D’où le projet d’interconnexion avec la Côte d’Ivoire qu’elle porte pour, non seulement de sécuriser davantage son accès aux données, mais aussi bâtir une infrastructure plus résiliente.
Pour les deux pays, c’est une question de souveraineté numérique. En réduisant sa dépendance à un seul câble, grâce à la Côte d’Ivoire, la Guinée se dote d’un atout stratégique pour son développement. La liaison terrestre avec la Côte d’Ivoire pourrait aussi réduire les coûts d’accès à internet dans ce pays à fort potentiel. Et si ce projet séduit, c’est parce qu’il répond à une ambition plus vaste qui est l’intégration économique régionale de l’Afrique de l’Ouest.
Transformation numérique au service de l’économie sous régionale
Dans ce contexte, l’initiative Guinée-Côte d’Ivoire peut être vue comme un laboratoire de ce que la région espère accomplir, à savoir une économie connectée et fluide, où les données circulent aussi facilement que les biens et services. L’amélioration de la connectivité ne se limite pas aux bénéfices immédiats. À long terme, cette initiative peut jouer un rôle crucial dans la réduction des fractures numériques qui freinent le développement de certaines régions en Afrique.
Lorsque des zones qui étaient autrefois marginalisées deviennent pleinement intégrées à l’économie numérique mondiale, elles se transforment en pôles de croissance. Cette interconnexion n’est donc pas qu’une question technique, c’est une chance pour les citoyens d’accéder à des ressources jusque-là hors de portée : éducation en ligne, services bancaires mobiles, développement de l’e-commerce… Les impacts sont multiples et promettent de transformer le quotidien de millions de personnes.
James Kadié