Une importante transition numérique a lieu en ce moment partout dans le monde, le passage définitif des réseaux 2G et 3G à la 4G et 5G. La Côte d’Ivoire est très loin de suivre cette dynamique, alors que la course à la technologie se veut très compétitive.
C’est acté, les deuxième et troisième générations des réseaux de communication vivent actuellement leurs derniers jours. Plusieurs pays, notamment la Belgique et la France, coupent les ponts avec ces technologies désuètes. Il faut totalement migrer vers la 5G, c’est impératif, d’autant plus que le déploiement de la 6G est prévu pour 2030. Pourquoi ? Le seul argument du progrès est suffisant pour justifier ce nouveau switch. Mais creusons un peu plus.
L’arrêt de la 2G et 3G libère les bandes passantes
L’arrêt total de la 2G et de la 3G permettra de libérer des bandes passantes au profit des nouvelles générations, à savoir la 4G et la 5G. Toute chose qui offre des avantages considérables sur la latence, le débit et le nombre d’objets connectés. Et, pour un fonctionnement optimal, elle nécessite des fréquences spécifiques. Autre point important, il est plus onéreux d’entretenir les infrastructures qu’utilisent les réseaux 2G et 3G. Par analogie, les nouvelles technologies sont peu coûteuses en entretien. Le choix est donc évident, surtout que la 4G et la 5G proposent une meilleure expérience aux utilisateurs et répondent mieux à leurs exigences.
Un peu plus de 31 milliards d’objets connectés sont recensés dans le monde, un chiffre qui continue de grimper de façon fulgurante. Il faut impérativement trouver des bandes passantes libres à la 5G pour une meilleure utilisation des objets, qui, nous le rappelons, sont répartis dans plusieurs secteurs d’activités. Vu l’enjeu de cette transition, de nombreux pays écrasent l’accélérateur pour se mettre à jour. En France, par exemple, l’opérateur Orange a annoncé, en 2022, la fin de couverture 2G et 3G, respectivement pour 2026 et 2030. Mais, qu’en est-il de la Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire peut-elle supprimer la 2G et la 3G ?
Sous nos tropiques, c’est clair que la suppression des réseaux 2G et 3G ne se fera pas de sitôt. En effet, pour y arriver, les utilisateurs des téléphones basiques, souvent appelés feature phones, devront passer aux appareils compatibles avec la 4G ou la 5G. Or, selon un rapport de l’ARTCI (Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire) datant du 31 décembre 2023, le taux de couverture de la population en réseaux mobiles est de 96 % pour la 2G contre 91,31% pour la 3G, pour l’opérateur Orange. Les données de Moov sont de 93,10% pour la 2G contre 62,95% pour la 3G. Le troisième opérateur, MTN, n’a pas communiqué ses données.
Comme susmentionnés, l’un des objectifs clés de l’arrêt de la couverture 2G et 3G est de permettre à la 5G de mieux fonctionner. Pourtant, dire que la 5G est inexistante en Côte d’Ivoire est un truisme. En termes clairs, la Côte d’Ivoire est à la traîne. Les regards sont donc tournés vers les opérateurs de téléphonie mobile, l’ARTC et vers le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation.
James Kadié