Steven Bedi est CEO de Panelys, une start-up qui promeut la carte push. Il s’agit d’une carte bancaire destinée aux intérimaires, salariés non bancarisés, contractuels, stagiaires, etc. Il est, par ailleurs, le président du CI20, un collectif de start-ups. Ses actions et ses projets pour les start-ups, il en parle.
Que pèse le CI20 dans l’économie nationale ?
Le CI20 s’est lancé dans un programme de création de 2000 emplois grâce à la Tech. Nous en sommes à 350 emplois en un an d’existence pour 11 milliards FCFA de chiffre d’affaires. Le CI20 compte 15 entreprises, je ne vais pas les citer toutes. Mais, nous avons CINETPAY qui est un Gateway de paiement par mobile money sur différents sites web ; Lifiled qui permet d’amener internet dans les villages grâce à la lumière ; Etudesk pour former des milliers de jeunes en ligne ; Pass santé Mouso, le carnet santé de la Poste de Côte d’Ivoire, etc.
Le CI20 n’est pas une association statique. Nous sommes 15 aujourd’hui. En juin 2023, nous sortons tous et 15 autres start-ups font leur entrée. Notre association doit être dynamique pour atteindre ses objectifs.
Quelles sont les actions à mettre à votre actif en tant que président du CI20 ?
Nous nous sommes établi une roadmap, en termes de fédération de l’écosystème, d’installation d’un cadre réglementaire. Ici, nous avons aidé le gouvernement à écrire le projet de loi start-up qui est déjà passé en Conseil de gouvernement. Ensuite, en termes d’accès au marché, nous sommes en train de finaliser un fonds d’investissement pour accompagner les jeunes start-ups.
Toujours en termes d’accès au marché, nous avons créé une initiative qui s’appelle Start-up 4 Gouv. Celle-ci permettra au gouvernement d’apporter des réponses aux besoins des start-ups. Enfin, nous faisons la promotion des champions nationaux. Vous l’avez sans doute remarqué, nous avons été fait ambassadeur de l’innovation de la République de Côte d’Ivoire.
Qu’est-ce que la Loi start-up peut ou va apporter à votre écosystème ?
D’abord, identifier qui est start-up et qui ne l’est pas. A partir du moment où vous connaissez les acteurs de l’écosystème, vous pouvez prendre des mesures pour les accompagner. Vous ne pouvez pas prendre de mesures pour accompagner des gens que vous ne connaissez pas.
C’est justement pourquoi les véhicules financiers sont mal orientés en ce qui concerne les start-up. On nous demande de rentrer dans le moule des PME. Des banques nous demandent de fournir, par exemple, un terrain comme garantie pour avoir un financement. Or, vous convenez avec moi qu’un jeune de 22 ans n’a pas un terrain.
Quel type d’accompagnement attendez-vous ?
Quand des bailleurs de fonds, banques et établissements financiers, demandent à une start-up ses trois derniers bilans financiers alors que c’est maintenant qu’elle cherche son modèle d’affaires, il y a forcément quelque chose qui ne nous est pas adapté. Une fois qu’on saura qui est start-up, on pourra alors l’accompagner efficacement en termes de fiscalité, de financement, etc.
Y a-t-il un blocage pour que cette Loi start-up traine autant ?
Il y a quelques années, la fondation Jeunesse numérique avait initié la rédaction de cette loi. Après, elle a été stoppée par les changements d’administrations. Et quand le CI20 a été mis sur pied, nous avons repris le dossier à bras le corps et l’avons porté jusqu’au plus hautes instances. La présidence de la République nous a reçus, et aujourd’hui, à chaque étape, nous sommes les principaux rapporteurs et les points focaux du gouvernement. La Loi est passée au Conseil de gouvernement, on attend qu’elle passe à l’Assemblée nationale.
Et vous l’espérez pour quand ?
Je ne suis pas l’administration.
Entretien réalisé
Par K. Bruno