Quand l’intelligence artificielle et le Big Data s’infiltrent dans la production industrielle, ça donne l’industrie 4.0. Dans cette perspective, le projet Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire » a été lancé ce 10 novembre 2022 à Abidjan.
Projet Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes
Le « Projet Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes » ou « Employment for youth » peut finalement se déployer, à visage découvert, en Côte d’Ivoire et en Tunisie. Le ministre ivoirien du Commerce, de l’Industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a procédé à son lancement officiel, à Noom Hôtel Abidjan-Plateau, le 10 novembre 2022.
Le Projet Industrie 4.0 !
Financé par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement, à travers son agence GIZ, à hauteur de 6 millions d’euros (3,9 milliards FCFA), l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) sera chargée de son exécution technique.
Dans le détail, le projet va durer 3 ans (Janvier 2022-décembre 2024), créer 200 emplois directs en Côte d’Ivoire, et 1200 en Tunisie, impacter 25 entreprises en Côte d’Ivoire, et 85 en Tunisie. Le projet vise, du reste, à développer les capacités de formation dédiées aux connaissances de l’industrie 4.0 dans les centres de formation, les universités, les écoles de commerce.
Vers une transformation structurelle de l’économie
À terme, les partenaires et bailleurs du projet attendent une transformation structurelle de l’économie des deux pays choisis dans des secteurs clés. En Côte d’Ivoire, particulièrement, dans l’agro-industrie. Souleymane Diarrassouba explique : « L’agro-industrie est le fer de lance du secteur manufacturé ivoirien. Elle représente 73% de la valeur ajoutée du secteur. Elle est la sous-branche comptant le plus grand nombre d’entreprises formelles de l’industrie manufacturière, soit 32,4 ».
Qu’est-ce que l’industrie 4.0 ?
L’industrie 4.0 ou industrie du futur est un ensemble des nouvelles technologies qui révolutionnent la fabrication en intégrant l’intelligence artificielle, l’internet des objets, le cloud computing, au cœur des systèmes de production.
Ses avantages sont certains, selon les spécialistes. D’abord, accroitre la productivité et la rentabilité des entreprises. Ensuite, produire des biens personnalisés à partir de l’analyse de données ou Big Data, au même coût que ceux de la production de masse, qu’il s’agisse de yaourt, de champoing, de chaussures, d’accessoires, etc., cœur de métier des industriels traditionnels.
Autrement dit, à la production de masse, se substitue la production intelligente. Celle-ci est caractérisée par des systèmes d’informations permettant à l’industriel de connaitre les besoins du client à l’avance, et de produire en fonction. De quoi provoquer un bouleversement dans la gestion du monde industriel.
Industrie 4.0 : Régler le déficit d’emploi
Vu sous cet angle, l’industrie 4.0 introduit un changement de paradigme dans les systèmes de production. On ne produit plus pour produire. On produit pour répondre à des besoins exprimés et connus d’avance.
Dans ce contexte, il convient, au dire du ministre Souleymane Diarrassouba, d’anticiper l’évolution des compétences et des métiers en tenant compte de la vitesse de diffusion des technologies, de l’évolution des modes de production et des évolutions démographiques. « Il s’agit de promouvoir la collaboration étroite entre les acteurs de l’écosystème numérique : État, industriels, recherche et les partenaires sociaux », a-t-il indiqué.
Avec en ligne de mire, le règlement du déficit d’emplois en Afrique. En effet, selon les statistiques, en Afrique, 63% des personnes ont moins de 25 ans. Un million de jeunes arrivent tous les mois sur le marché du travail. La population active s’accroit de 18 millions chaque année, et 80% des emplois sont issus de l’informel.
La croissance seule ne suffit pas à juguler la pauvreté
« En Côte d’Ivoire, le déficit de travail décent est au centre de tous les défis. Et la forte croissance de 7,4% en 2021 ne suffit plus, à elle seule, à juguler la pauvreté dans notre pays qui compte un nombre de plus en plus croissant d’étudiants en fin de cycle chaque année à la recherche d’un emploi formel », a prévenu le ministre ivoirien du Commerce, de l’Industrie et de la promotion des PME.
L’emploi étant d’abord un problème économique, Souleymane Diarrassouba assure que, promouvoir l’industrie 4.0 revient à créer les conditions d’un développement reposant « sur un secteur privé fort, dynamique, compétitif capable de générer de la richesse qui profite au plus grand nombre de personnes ».
Pour tout dire, le développement de l’industrie 4.0 nécessite des soutiens plus accrus en faveur du secteur privé, notamment les entreprises et de tous les acteurs et la mobilisation des financements nécessaires pour opérer les investissements nouveaux nécessaires. Cela dit, place au Projet Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes.
K. Bruno