Le jeudi 26 octobre 2023, l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI) a organisé un colloque international sur le thème : « Technologies IoT, Big Data, IA, Blockchain, protection des données et de la vie privée dans les sociétés connectées ». Koné Tiémouman, président de cette institution éclaire sur les enjeux des technologies émergentes.
Quel est l’impact des technologies émergentes sur la société ivoirienne ?
Les technologies émergentes ont un impact sur la société. Je veux parler de l’intelligence artificielle, de la blockchain, de l’IoT, de la cybersécurité, etc. Il s’agit donc pour nous, chercheurs, de voir comment s’organiser pour que ces technologies impactent notre vie à notre avantage. Une technologie n’est qu’une technologie. Ce n’est que l’utilisation qu’on en fait qui la rend favorable ou défavorable. Par exemple, la cybersécurité permet de lutter contre les arnaques, mais si elle est mal utilisée, elle peut, au contraire l’amplifier.
Quel sont les objectifs que vous visez ?
Ce colloque vise à poser les bonnes questions et donner les bonnes réponses. Mais aussi identifier les problématiques sur lesquelles nous devons accentuer la recherche. Quelqu’un peut ne pas être spécialistes de la technologie, mais en tant que consommateurs, il est forcément exposé. Donc, en fonction de ses ressentis, cela nous permet, nous chercheurs, de réorienter nos recherches pour corriger les effets pervers que peuvent induire ces nouvelles technologies. C’est là le sens et la pertinence des recherches que nous faisons.
Quel usage fait-on, par exemple, de l’IoT, de la blockchain en Côte d’Ivoire ?
D’abord, ces technologies sont certes différentes, mais lorsqu’elles sont associées, elles permettent de donner le meilleur. L’IoT, c’est l’internet des objets ou si vous voulez tous ces capteurs, par exemple, les caméras de vidéosurveillance. Ces capteurs collectent et envoient des informations dans bases de données. La blockchain, elle, est une technologie permettant de sécuriser les transactions. Elle est beaucoup utilisée dans la cryptomonnaie mais aussi dans le foncier ivoirien. En gros, c’est une technologie qui permet d’avoir de la traçabilité et d’authentifier les documents.
Qu’en est-il du Big Data ?
Le Big Data permet de traiter de gros volumes d’informations. A partir du moment où vous avez des capteurs qui collectent des informations en permanence, par exemple, la vidéo-verbalisation que nous avons en Côte d’Ivoire, vous avez de gros volumes d’informations, puisque les caméras ne font que filmer les voitures à longueur de journées. Il faut donc de nouvelles méthodes pour traiter ces données, d’où le Big Data. Aujourd’hui, il s’agit de combiner ces différentes technologies pour sécuriser nos données à caractère personnel. C’est l’enjeu de ce colloque.
Comment la sécurisation de nos données à caractère personnel peut-elle se faire dans un univers aussi connecté ?
C’est justement pourquoi nous faisons ce colloque. Nous ne restons pas dans notre milieu universitaire. Le colloque, c’est une manière d’ouvrir la recherche à toute la population. Dans notre programme, il y des juristes qui vont attirer notre attention sur cet aspect de la réglementation. Comme je l’ai dit, une technologie, ce n’est qu’un outil. Il faut pouvoir utiliser cet outil intelligemment. Cela passe par un cadrage. Et qui dit cadrage, dit réglementation, éthique et lois.
La Côte d’Ivoire est-elle avancée sur la question ?
La Côte d’Ivoire a fait beaucoup d’efforts depuis 2012. Il y a une loi sur le numérique, certains délits qui n’étaient pas référencés le sont désormais. La loi s’adapte progressivement pour que ces technologies ne viennent pas empiéter sur la qualité de notre vie. Ce colloque, c’est vraiment une interface que nous mettons en place pour que la recherche que nous faisons dans nos laboratoires s’ouvre à la population et prenne en compte ses préoccupations.
Interview réalisée
Par K. Bruno