Quel écart d’opportunités entre les élèves d’une autre époque et ceux de l’ère d’internet ! Par le passé, que de difficultés à s’octroyer et consulter un livre ! C’était un défi de consulter des données ou des informations sur une discipline. Il fallait fouiller et farfouiller. Apprendre par cœur, oublier, se souvenir. C’était le temps des « caïmans ».
Une émission de télévision a d’ailleurs marqué cette période : « Génie en herbe ». Les élèves des différents établissements scolaires s’affrontaient dans un concours de cracks pour montrer qu’ils étaient les meilleurs. Ce n’était pas du jeu. D’ailleurs, ces derniers temps, quelques extraits de cette émission circulent sur les réseaux sociaux. Comme pour rappeler aux jeunes générations que les anciens avaient de la culture. Et comme pour les anciens de se souvenir d’une belle époque qui n’est plus la belle époque.
Désormais, il y a les bibliothèques en ligne, les cours en distanciel, les conférences et les colloques abondamment divulgués sur le numérique, les webinaires. Ici, une application fait office de plateforme privilégiée : Zoom. Qui veut apprendre peut s’inonder de connaissances. Sans forcément mettre à rude épreuve son cerveau. En un clic, sur son téléphone, sur son ordinateur, toutes les réponses sont à portée de main.
Sauf que, ces avantages sont battus en brèche. On tourne le dos au chemin du savoir académique. On tombe dans la facilité, la simplicité. Pourquoi « s’embrouiller » alors que les machines, les robots, sont à notre service ? Internet détourné, ne sert pas vraiment à l’école ou alors, l’école ne se sert pas vraiment d’internet. Dans les deux situations, la jeunesse est à la dérive sur des sentiers sinueux, brumeux. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur des hommes », écrit Albert Camus.
K. Bruno