L’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) a récemment rappelé aux exploitants de réseaux et systèmes d’information, qu’ils soient publics ou privés, leur obligation de signaler immédiatement toute attaque, intrusion, ou perturbation à destination ou en provenance de leur infrastructure.
Cette exigence, ancrée dans le décret n°2020-128 du 29 janvier 2020, s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux pour renforcer la cybersécurité à travers le centre national de veille, le CI-CERT (Côte d’Ivoire – Computer Emergency Response Team).
Une coopération entre les différents pour garantir la sécurité du cyberespace national
Ce rappel survient dans un contexte où la menace cybernétique est en constante augmentation en Côte d’Ivoire. En effet, avec la montée en puissance de la digitalisation, les attaques sur les systèmes d’information se sont multipliées, tant dans les entreprises privées que dans les administrations publiques. Le CI-CERT, qui est au cœur de la réponse nationale aux incidents de sécurité informatique, a pour mission de coordonner la veille et la réponse aux menaces cybernétiques.
Il offre ses services gratuitement à toute la communauté internet ivoirienne, ce qui inclut les organisations publiques, privées, les institutions académiques, et les citoyens. En rappelant ces obligations, l’ARTCI souligne l’importance de la coopération entre les différents acteurs pour garantir la sécurité du cyberespace national. L’obligation de signaler les incidents est cruciale pour permettre au CI-CERT de réagir rapidement et efficacement, minimisant ainsi les dommages potentiels et préservant l’intégrité des réseaux et des systèmes d’information.
Le cadre juridique évolue en matière de cybersécurité en Côte d’Ivoire
Le cadre législatif en matière de cybersécurité en Côte d’Ivoire a évolué de manière significative ces dernières années. Le décret n°2020-128, qui a institué le CI-CERT, est l’une des nombreuses mesures prises pour structurer et renforcer la sécurité des systèmes d’information. Néanmoins, malgré ces avancées, des défis persistent. Parmi eux, notons une sensibilisation insuffisante des entreprises et des particuliers aux bonnes pratiques de cybersécurité. Mais aussi un manque de ressources techniques et humaines pour faire face à l’ensemble des menaces.
Le gouvernement ivoirien, par l’intermédiaire de l’ARTCI et du CI-CERT, continue de renforcer ce cadre en développant des partenariats internationaux et en organisant des campagnes de sensibilisation pour encourager une culture de la cybersécurité. Ces efforts sont d’autant plus nécessaires que le pays aspire à devenir un leader régional en matière de numérique, une ambition qui ne peut être réalisée sans une cybersécurité solide.
Vigilance, parce que les cyberattaques sont de plus en plus sophistiquées
Les cyberattaques ont déjà eu de graves répercussions en Côte d’Ivoire. Des entreprises de divers secteurs ont subi des pertes financières conséquentes à cause de ransomwares, tandis que des fuites de données sensibles ont mis en lumière la vulnérabilité des systèmes d’information. Le cas récent d’une institution financière victime d’une attaque par phishing, entraînant le détournement de plusieurs millions de francs CFA, illustre bien les risques auxquels sont confrontés les acteurs économiques du pays.
Le communiqué de l’ARTCI intervient donc à un moment critique où la cybersécurité doit être une priorité nationale. Signaler rapidement les incidents de sécurité protégera les intérêts des entreprises et les organismes publics et contribuera à la résilience collective face aux cybermenaces.
Le renforcement de la cybersécurité devient une nécessité
Alors que la Côte d’Ivoire s’engage résolument dans la voie de la transformation numérique, le renforcement de la cybersécurité devient une nécessité impérieuse. Les rappels de l’ARTCI sur les obligations de signalement d’incidents de sécurité ne sont qu’une partie d’une stratégie plus large de sécurisation de l’écosystème numérique national.
À l’avenir, la collaboration entre les différents acteurs, soutenue par un cadre juridique robuste et des initiatives de sensibilisation, sera essentielle pour faire face aux défis croissants en matière de cybersécurité. Dans cette dynamique, la Côte d’Ivoire peut s’inspirer des meilleures pratiques internationales pour non seulement protéger ses infrastructures critiques, mais aussi pour devenir un modèle de sécurité numérique en Afrique de l’Ouest.
James Kadié