Sur la liste des services indispensables, ajoutons à l’eau et à l’électricité, l’internet. Alors que la Côte d’Ivoire lutte pour étendre l’accès à internet à l’ensemble de son territoire, la promesse d’une connexion fiable reste un défi de taille.
Côte d’Ivoire Data (CI DATA), l’un des fournisseurs d’accès à internet du pays, a fait chou blanc en matière de couverture nationale, incapable de s’adapter aux besoins de la population. En revanche, Starlink, le service internet par satellite de SpaceX, pourrait bien tenir la dragée haute aux acteurs locaux en comblant certaines lacunes.
Couverture nationale mobile 4G : 63,72%
Le rapport de l’ARTCI du 13 juillet 2023 est clair : le taux de couverture global de la 4G est de 63,72 % pour 8518 localités, soit environ 5428 localités. Ces données concernent les trois détenteurs de la licence 1A, à savoir Orange, MTN et MOOV AFRICA. Quant aux autres fournisseurs d’accès à internet disposant de la licence 1C, parmi lesquels figure CI DATA, ils sont très loin derrière. Lancé avec l’ambition de transformer le marché de l’Internet en Côte d’Ivoire, CI DATA n’a pas réussi à tenir ses promesses. Ses infrastructures, concentrées sur Abidjan, peinent à étendre leurs tentacules. Les autres fournisseurs du même calibre sont dans le même bateau.
Pourquoi ne pas se tourner à 360 degrés vers l’internet par satellite ? Grâce à une constellation de plusieurs satellites en orbite basse, Starlink est capable de fournir un accès à internet haut débit presque partout sur la planète, contournant les contraintes des infrastructures terrestres. La technologie pourrait bien offrir une bouée de sauvetage aux Ivoiriens désireux d’une connexion plus fiable, même dans les régions les plus isolées.
Starlink en Afrique de l’Ouest : une percée qui tarde en Côte d’Ivoire
Le Ghana a ouvert ses portes à Starlink pour un début d’opérations prévu pour fin août 2024. La Côte d’Ivoire traîne encore des pieds. L’ARTCI n’a pas encore autorisé l’utilisation de cette technologie innovante. Une décision qui semble être motivée par le désir de protéger les opérateurs locaux et de maintenir un contrôle rigoureux sur l’infrastructure nationale des télécommunications.
Mais face aux limites des solutions traditionnelles, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer l’arrivée de ce nouveau géant de l’internet. Les zones rurales, où les réseaux terrestres sont peu développés, pourraient enfin avoir accès à une connexion stable, et ce, indépendamment des aléas rencontrés par les câbles sous-marins ou les relais terrestres. Pour rappel, Konnect Africa, un fournisseur d’accès à internet par satellite en Côte d’Ivoire, n’a pas non plus une couverture optimale.
Les faiblesses des infrastructures terrestres
L’une des récentes crises qui a mis en lumière la fragilité d’internet terrestre a été la rupture de plusieurs câbles sous-marins en mars 2024, privant une partie de l’Afrique d’accès à internet pendant plusieurs jours. Cet incident a démontré que, même avec des infrastructures modernes comme la fibre optique, les systèmes actuels peuvent s’effondrer du jour au lendemain en raison de facteurs imprévisibles. L’internet par satellite, en revanche, n’est pas soumis à ces vulnérabilités. Les satellites en orbite basse de Starlink sont conçus pour garantir une couverture continue et fiable, même lorsque les réseaux terrestres sont perturbés. C’est cette résilience qui pourrait permettre à la Côte d’Ivoire de surmonter les défis et de garantir un accès à Internet, quelles que soient les circonstances.
Starlink, une opportunité à saisir
Alors que la transformation numérique est devenue un impératif pour le développement économique et social du pays, la Côte d’Ivoire se doit d’explorer toutes les pistes pour améliorer son accès à internet. Les insuffisances de CI DATA à étendre ses services montrent qu’il est peut-être temps de passer à autre chose. Starlink, avec sa technologie de pointe et son approche innovante, pourrait bien être l’alternative tant attendue.
Mais pour que cette révolution soit possible, l’autorité nationale de régulation des télécoms l’ARTCI doit prendre des mesures concrètes pour autoriser et réguler l’utilisation de Starlink sur notre territoire. Une décision qui, si elle est prise, pourrait faire entrer la Côte d’Ivoire dans une nouvelle ère de connectivité.
James Kadié